Les employeurs en apprennent sur les bénéfices financiers des services bilingues et des outils pour les appuyer


Les employeurs en apprennent sur les bénéfices financiers des services bilingues et des outils pour les appuyer

Mais il leur faut « une raison d’y croire »

CHARLOTTETOWN, Î.-P.-É. – le 9 mars 2012 – Plus de 40 employeurs et intervenants du développement économique ont entendu le 7 mars qu’il fait simplement du gros bon sens d’offrir des services bilingues à l’Île, surtout si on travaille dans le secteur touristique ou dans des entreprises qui font affaire avec des provinces ou pays francophones.

De l’autre côté de la médaille, les employeurs anglophones ont indiqué qu’il leur faut « une raison de croire » que l’effort supplémentaire exercé et les montants investis pour livrer ces services sera reflété positivement dans leur profits de fin d’année.

Ces discussions et bien d’autres se sont déroulées à Charlottetown pendant le Séminaire « L’Avantage des affaires bilingues », organisé conjointement par Canadian Parents for French PEI et RDÉE Île-du-Prince-Édouard, le conseil de développement économique provincial.

Les deux organisateurs sont extrêmement contents des niveaux de participation et de partage qui se sont produits pendant le séminaire. Leur objectif de sensibiliser les employeurs sur les ressources qui leurs sont disponibles a également été atteint avec brio.

« Cette journée m’a vraiment ouvert les yeux. C’est comme si une l’ampoule s’était allumée! » a-t-on entendu une participante exclamer.

Cet événement d’une demi-journée a débuté avec la présentation de statistiques impressionnantes sur la population et la main d’œuvre de langue française actuelle. Gary Doucette, directeur général du RDÉE, a indiqué que l’Île est « muni d’une communauté de langue française vibrante » de 17 000 personnes, incluant environ 6 000 de langue maternelle française et 11 000 qui ont appris la langue par l’entremise de l’immersion. Ce chiffre, qui représente environ 13 pour cent de la population insulaire totale, augmente continuellement. Environ 93 pour cent de ces gens vivent dans les comtés de Prince et Queens.

« Le système éducatif de l’Île produit une quantité de gens bilingues, » a noté Gail Lecky, directrice générale de CPF PEI. « Nous voulons commencer à montrer aux entrepreneurs qu’il y a une masse d’employés bilingues pour eux dans notre province. »

TÉMOIGNAGES

Deux entrepreneurs bien connus de l’Île qui offrent des services en anglais et français ont offert des témoignages sur l’importance de ces services bilingues sur leur marge de profits.

Dans son message captivant et motivateur, Stéphane Parent de DeltaWare Systems de Charlottetown a signalé qu’environ un sur quatre Canadiens est de langue maternelle française. Donc lorsqu’on transige avec les clients, il est toujours avantageux de les adresser dans leur propre langue puisqu’ils ont tendance à être davantage confortables et à faire davantage confiance.

M. Parent indique que cette « avantage stratégique » aide à développer plus rapidement les relations d’affaires, ce qui se traduit souvent en ventes supplémentaires, tel qu’on l’a prouvé à maintes reprises au sein de son entreprise. « Le français n’est pas une dépense puisqu’il aide à votre entreprise à grandir et vous donne un avantage, un point d’entrée à divers marchés. »

Jeannette Arsenault, copropriétaire de Cavendish Figurines à Borden-Carleton, a indiqué que son entreprise bilingue attire un grand nombre de visiteurs québécois, dont la majorité parle très peu l’anglais. Ils lui disent continuellement qu’ils sont extrêmement contents d’être servis en français chez elle. Elle signale que les Québécois sont des clients fidèles qui reviendront visiter les lieux où ils ont reçu un bon service, surtout dans leur propre langue.

En voyant le drapeau québécois voler à l’extérieur de son entreprise, les touristes provenant de cette province se sentent rassurés, bienvenus et comme chez-eux. De faire le petit effort supplémentaire pour les servir dans leur propre langue se traduit directement en ventes dans sa boutique.

DÉFIS ET OPPORTUNITÉS

Pendant les discussions vives en petits groupes, les participants ont identifié les défis et opportunités que présentent l’embauche de personnel bilingue et l’offre de services en français.

Les obstacles identifiés étaient : les difficultés de recrutement et de rétention des employés bilingues possédant les compétences requises; une pénurie de travailleurs bilingues dans certaines régions, comme le comté de Kings; l’incapacité des employeurs anglophones de vérifier le niveau de compétences françaises de leurs employés et la qualité du service français qu’ils livrent; la crainte de s’annoncer en français et de ne pas pouvoir livrer un service en français; la crainte d’être obligé de payer des salaires plus élevés aux employés bilingues; les dépenses pour la traduction des sites web et des matériaux promotionnels; et le bas niveau de confiance linguistique parmi certains francophiles.

Au niveau des opportunités, les participants ont identifié : un accès immédiat à une masse considérable d’employés potentiels qui sont bilingues et généralement bien éduqués; la disponibilité de programmes d’assistance financière pour la traduction; un élargissement considérable des marchés potentiels; et un très grand potentiel de revenus supplémentaires en raison de nouveaux clients.

SERVICES DISPONIBLES

Une série d’experts ont ensuite expliqué divers services et initiatives qui sont disponibles pour aider aux employeurs à rendre leur entreprise davantage bilingue.

Micheline Roy de Translation NB Traduction a expliqué que son organisme gère le Programme d’aide à la traduction qui défraye 75 pour cent des coûts de traduction, jusqu’à 5 000 $, pour les entreprises qui rencontrent des critères assez larges. Par son entremise, on peut faire traduire affiches, sites web, dépliants, catalogues, menus, étiquettes, descriptions de produits, panneaux d’interprétation et autres items du genre.

Byron Lindsay, représentant l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, a bien indiqué que le bilinguisme en affaires est définitivement un atout. Comme l’ont mentionné d’autres experts, quelque 80 0000 visiteurs du Québec viennent à l’Île en route vers le traversier des Îles-de-la-Madeleine à Souris. Il a indiqué que ces gens ne dépensent que très peu dans notre province mais représentent un potentiel incroyable : « Il faut interagir avec eux un peu » puis communiquer avec eux dans leur propre langue, ce qui les encouragera à acheter des produits et services locaux.

Des affaires aussi simples que de jouer la radio en français comme musique de fond dans un magasin pourraient bien faire une différence, autant pour les clients francophones que pour les gradués de l’immersion française que l’on a embauché et qui veulent maintenir leur compétences en français, a-t-il ajouté.

Donald DesRoches du Collège Acadie Î.-P.-É. a indiqué que le collège fournit, entre autres, des formations de langue au gouvernement et au secteur privé pour ceux voulant bilinguiser leur personnel actuel. On peut suivre ces cours à l’un des trois campus du collège ou en ligne avec un tuteur téléphonique. Des formations sur demande sont également disponibles.

En réponse aux craintes des employeurs au sujet du mesurage du niveau de compétence en français parmi leurs employés francophiles, il a indiqué que le collège a présentement la capacité d’évaluer les compétences parlées et écrites.

Aubrey Cormier de la Division des Affaires acadiennes et francophones de la province a indiqué que la communauté francophone de l’Île et la communauté francophile s’approchent tranquillement pour travailler ensemble en vue de développer une seule communauté de langue française plus forte et plus solide à l’Île.

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BAS DE PHOTO : Le Séminaire « L’Avantage des affaires bilingues », à Charlottetown le 7 mars, a bien fait réfléchir les employeurs qui considèrent l’offre de services bilingues. On aperçoit de la gauche le coorganisateur Gary Doucette, directeur général de RDÉE Île-du-Prince-Édouard; la conférencière Jeannette Arsenault de Cavendish Figurines; la coorganisatrice Gail Lecky, directrice générale de Canadian Parents for French; et le conférencier Stéphane Parent de DeltaWare Systems.

Pour de plus amples détails :

Gail Lecky
Directrice générale
Canadian Parents for French
(902) 368-3703

Gary Doucette
Directeur général
RDÉE Île-du-Prince-Édouard Inc.
(902) 368-7333

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