Quel bel hommage aux artistes acadiens – encore une fois


Quel bel hommage aux artistes acadiens – encore une fois

(Une revue de la soirée du 9 juillet auquel les membres de la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’ÎPÉ étaient invités.)

Ceux qui adorent la musique acadienne, très bien chantée et très bien jouée, se feraient une immense faveur en allant voir le souper-spectacle La Veillée au Village 2025 cet été. Il s’agit, pour une deuxième année de fil, d’un magnifique hommage professionnel à des artistes acadiens qui ont fait leur profonde marque un peu partout au monde. Le style musical est surtout traditionnel/contemporain mais il y a aussi du country et même un peu de rock.

Cette revue musicale, qui a encore été conçue et dirigée par Rémi Arsenault et Caroline Bernard, est parfois comique, parfois tendre et même parfois triste, surtout lorsqu’il s’agit de commémorations à des artistes qui nous ont quittés ces dernières années, comme les regrettés Mario « Fayo » LeBlanc, Sylvie Toupin et Pastelle LeBlanc (du groupe Vishten). Mais d’autres moments sont complètement remplis de joie et d’entrain, comme lorsque la troupe interprète les magnifiques chansons de Suroît (« La lianne » et « Léo »), Edith Butler (« Paquetville »), Chuck & Albert (« La danse du caoutchouc ») et Marcella Richard (« Les gars de Mont-Carmel »).

Qu’il fait donc du bien de voir notre chère Anastasia DesRoches de retour sur la scène avec son violon et sa mandoline magiques à faire ce qu’elle a été placée sur cette terre pour faire ! Sa contribution est surtout remarquée lors des pièces de Vishten, de Marie Livingstone et de Kevin Chaisson, puis dans la présentation de ses propres pièces (« Reel de la morue » et « Pastelle & Pascal »). On la connait aussi comme gigueuse de musique traditionnelle, mais cette année, on la voit surtout danser dans des rythmes un peu plus rockés. Très intéressant !

Le multi-instrumentaliste Jason Burbine est en magnifique forme musicale tout au long de la soirée. On a beaucoup apprécié l’entendre chanter à quelques reprises en solo en FRANÇAIS (y compris sur des chansons de Ronald Bourgeois et de Fayo). Sa présence sur scène se fait surtout remarquer lorsqu’il se met à jouer sa magnifique guitare électrique en style rock. Lui et le bassiste super-smooth Rémi Arsenault se mettent dans un mini-duel musical pendant quelques trop brefs moments ; il aurait été bien le fun de les voir se lancer dans une pleine bataille instrumentale. Voilà une bonne suggestion pour un futur spectacle (Hommage 3 en 2025)??? Rémi nous donne également une belle version vocale de la chanson « La danse du samedi soir » de Suroît, en plus d’être le pilier rythmique, autant à la guitare basse électrique qu’à la contrebasse, tout au long de la soirée.

L’ange à la voix d’or, Caroline Bernard, continue à impressionner comme l’une des deux vocalistes principales du show. Le haut point du show entier est sans contredit sa splendide version de « Mon Acadie » de Bois-Joli. Sa tendresse et surtout son magnifique crescendo en fin de chanson ont généré un applaudissement d’une foule appréciative qui ne voulait pas s’arrêter ! Un autre moment favori a été sa version du classique « Amène le vente » de Ronald Bourgeois.

Dawson Arsenault continue de divertir avec sa belle voie flexible, son talent au clavier ainsi qu’à l’accordéon, mais c’est lorsqu’on lui donne le « spotlight » et la permission de faire le fou qu’il rayonne réellement. Il a su reprendre avec brio le numéro à trois volets de Barachois pendant lequel Chuck interprétait, de façon « acadienne », un potpourri de chansons de Mick Jagger, Glen Campbell et The Bee Gees. Dawson a reproduit sans problèmes ces chansons drôles, avec costumes, petites danses et gestes exagérés. Quelle énergie ! Quel fun !

La majorité des numéros du show, ainsi que de brèves biographies de artistes honorés, sont présentés par la voix raisonnante enregistrée de Michel Lalonde (anciennement du groupe Garoulou). Lorsque Dawson essaye de présenter un des numéros, il apprend une leçon très choquante ! (Il faut voir le show pour comprendre la joke.)

Installé au fond de la scène, Yves Arsenault a parfaitement gardé le beat tout au long de la soirée à la batterie et aux diverses percussions, peu importe le style de chanson joué. C’est pourtant lui, lorsqu’il est venu en avant de la scène pour un petit skit, qui a livré la meilleure joke de la soirée, lorsqu’il essayait de vendre une belle assiette craquée de son épouse à l’animateur britannique (Jason Burbine) de l’Antique Road Show acadien ! Encore une fois, quel fun !

Pour un dernier regard à la musique : la troupe présente également des chants de Sirène et Matelot (Patricia Richard et Lennie Gallant), Denis Richard, Daniel Léger, Ode à l’Acadie, Grand Dérangement et la liste continue. Impossible de commenter toutes ces pièces !

Encore cette année, l’équipe de production se sert d’images et de clips vidéo, diffusés sur deux gros écrans sur les côtés de la scène, pour montrer les artistes honorés. Anna et Yves, en personnages de vieux couple, y font aussi quelques commentaires comiques. Un autre segment super-comique démontre le comédien local Wayne Robichaud, dans son personnage de Gélas Richard, le maire de Mont-Carmel, qui amène Dawson sur une tournée de TOUTES les attractions touristiques de Mont-Carmel.

Et comme si tout cela n’était pas assez, le Village musical acadien inclut dans le prix du billet un délicieux repas à quatre services : salade verte, moules à vapeur, casserole aux fruits de mer ou variété acadienne, puis un shortcake aux fraises.

On quitte la soirée avec la bedaine et le cœur plein !