Le secteur coopérateur est
l’un des contributeurs principaux
NOTE : RDÉE Île-du-Prince-Édouard a récemment été demandé de rédiger un texte sur l’apport économique des Acadiens et francophones pour l’édition annuel « Progress » du journal The Guardian, publié récemment. Voici donc la version française de ce texte.
WELLINGTON, Î.-P.-É. – le 12 avril 2012 – Alors qu’on célèbre 2012 en tant qu’Année internationale des coopératives, la communauté acadienne et francophone de l’Î.-P.-É. se doit de réfléchir à ce qu’elle serait vraiment sans le mouvement coopératif.
Il y a plus d’un siècle, les Acadiens ont vu qu’individuellement, ils n’avaient aucun pouvoir économique. Mais lorsqu’ils se sont regroupés et ont commencé à parler d’une veule voix, ils se sont rendu compte qu’ils avaient finalement un peu d’influence sur les prix qu’ils pourraient obtenir en échange pour leurs produits de la mer et de la terre. Puisqu’ils avaient tendance à vivre ensemble en petits groupes dans les communautés rurales et parce qu’ils étaient déjà habitués à travailler ensemble pour se construire des églises, des écoles, des résidences et des granges lors de frolics, il fut assez facile pour eux de commencer à travailler ensemble pour des fins économiques.
Des citoyens de la communauté de Rustico se sont rassemblés en 1864 pour fonder la Banque des fermiers de Rustico, qui a fourni au reste du Canada un beau modèle pour les caisses populaires d’aujourd’hui.
Les pêcheurs des régions de Tignish et Évangéline ont aussi décidé de se regrouper pour fonder leurs propres usines coopératives pour l’achat et la transformation de poisson. De nombreuses communautés francophones ont aussi formé des groupes coopératifs pour vendre leurs produits laitiers, leurs œufs et leurs grains. Des magasins généraux et d’épiceries coopératifs ont aussi bientôt vu le jour dans les années qui ont suivi.
Au cours des prochaines décennies, les coopératives sont devenues la force dominante des communautés acadiennes puisque ce mouvement garantissait à chaque membre son mot à dire dans l’opération de ces institutions et leur offrait d’innombrables bénéfices sociaux et économiques.
DES MILLIONS DE DOLLARS
De nos jours, dans la région Évangéline seule, le Conseil de développement coopératif représente 18 coopératives ayant 8 500 membres, 250 employés et des actifs dépassant les 80 millions de dollars.
Ces coopératives fournissent des services funéraires, des épiceries et de la quincaillerie, de la transformation de poisson, des résidences pour personnes à la retraite, des résidences à bas prix, des soins communautaires pour personnes d’âge avancée, des emplois jeunesse, l’intégration des nouveaux arrivants, la câblodistribution, le développement artistique, le développement culturel, le développement international, le développement personnel et spirituel jeunesse, l’artisanat, les services financiers et la radiodiffusion.
Au fil des années, la communauté a également vu des coopératives se spécialisant dans la confection de vêtements, la production de croustilles, l’élevage de lapins, les services de santé et les attractions touristiques.
Alors que les coopératives ont tendance à fournir les plus grands services nécessaires à une communauté, des petites et moyennes entreprises s’occupent des autres services essentiels, soit des services de plomberie et d’électricité à la restauration et à la réparation de voitures, et des soins de cheveux et à la traduction jusqu’à la construction résidentielle et le soin de tapis. Ensemble, elles créent d’innombrables emplois puis elles gagnent et dépenses plusieurs millions de dollars additionnels.
Tout cela ne représente qu’une seule communauté spécifique. Les Acadiens et francophones de l’Île sont installés dans six régions majeures, donc on pourrait facilement multiplier ces chiffres. Il ne serait donc aucune exagération de dire que ce nombre relativement petit de citoyens – soit environ 6 000 Acadiens et francophones – contribuent plusieurs centaines de millions à l’économie de l’Île à chaque année!
SECTEUR PRIVÉ
Ces chiffres prennent en considération les secteurs coopératif et privé. Qu’en est-il des centaines de francophones qui travaillez chez les ministères fédéraux et provinciaux des Anciens combattants, Revenu Canada, Éducation, etc.? Ou encore, de tous les gens qui œuvrent au sein des nombreux organismes communautaires et à but non-lucratif dans les communautés acadiennes? Même si leur travail ne contribue pas directement au développement économique, ces gens dépensent définitivement la plupart de leur argent ici à l’Île, contribuant ainsi des sommes considérables à l’économie provinciale.
Il y a quelques mois, Martin Marcoux, président de RDÉE Île-du-Prince-Édouard (le conseil de développement économique francophone provincial), a fait une soumission lors des consultations pré-budgétaires de la province.
Il a avoué que par le passé, la communauté francophone a possiblement été perçue comme groupe d’intérêt spécial qui était toujours à quémander des fonds et des services pour conserver sa culture et son patrimoine.
Cependant, il a ajouté qu’aujourd’hui, la communauté francophone n’est plus à toujours demander puisqu’elle a évolué au point où elle est à donner. « Nous pouvons maintenant contribuer énormément au développement global de notre province – y compris aux niveaux linguistique, culturel, touristique et économique. »
« Notre contribution économique à la province se situe littéralement dans les centaines de millions. Nous avons une très bonne éthique de travail, nous travaillons bien ensemble pour développer des projets communautaires et nous accomplissons la tâche qui est devant nous. »
FRANCOPHILES AUSSI
La province est également muni d’une autre merveilleuse ressource que bon nombre de gens considèrent n’est pas utilisée à son plein potentiel : les quelque 12 000 insulaires anglophones qui ont appris le français comme langue seconde par l’entremise du système d’immersion française.
Certains de ces gens, que l’on nomme francophiles, travaillent dans un milieu francophone ou bilingue après leur graduation mais une majorité n’a pas ou ne prend pas l’occasion d’utiliser sa nouvelle langue dans son milieu de travail.
Les employeurs ont donc, entre leurs mains, une magnifique ressource qui pourrait aider leur entreprise ou lieu de travail à devenir davantage bilingue et ainsi à attirer une plus grande masse de clients. Cependant, ces employeurs ont parfois peur de faire le saut d’embaucher du personnel bilingue ou d’offrir des services dans les deux langues.
Alors que les attitudes évoluent et que la communauté francophone s’ouvre davantage à intégrer les francophiles, les deux groupes pourront collaborer pour créer une masse de gens qui auront un impact économique des plus importants et qui aideront à rendre l’Île une province davantage bilingue.
Des initiatives comme le Séminaire « L’Avantage des affaires bilingues », qui a eu lieu en mars à Charlottetown, aident à éliminer les obstacles et à montrer aux employeurs que leur profits ne pourront que s’améliorer s’ils offrent des services bilingues.
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BAS DE PHOTO 1 : David Perry, gérant des épiceries à la Coopérative de Wellington, prépare sa commande de la semaine prochaine.
BAS DE PHOTO 2 : Claudette Arsenault, gérante des fruits et légumes, s’assure que sa section dans la Coopérative de Wellington, est toujours bien étalée.
Pour plus d’information :
Raymond J. Arsenault
Agent de communication et liaison
RDÉE Île-du-Prince-Édouard
(902) 854-3665
raymond@rdeeipe.org a